Je n'aime pas faire campagne
Ces mots peuvent paraître surprenant de la bouche d'un politicien. Ils sont pourtant sincères bien qu'un rien provocateur. Après quelques campagnes électorales, j'ai rapidement senti que ce n'était pas mon truc. Pas que je ne sache pas le faire: je peux être avenant et chaleureux (ouf!). Mes réticences portent plutôt sur le fond: faire campagne ne rend, selon moi, pas service à la politique et même la dévalorise. Voici en quelques mots les raisons:
1) Une campagne électorale, c'est avant tout une campagne de com'. Seront élus les candidats à la fois connus et les plus à même de transmettre une image positive d'eux. Voire pire, ceux qui sponsoriserons le plus leurs publications sur les réseaux sociaux (chose à laquelle je me suis résolu à participer. Une image. Là est tout le problème. A moins de connaître individuellement chaque candidat, vous allez d'abord élire un paraître. Quel est au fond l'intérêt de tous ces visages qui envahissent nos rues à l'approche de l'échéance électorale? A moins de reconnaître son voisin ou son collègue, l'intérêt est assez tenu. Pourtant, quelle énergie et quel temps passé par les politiciens sur ces affiches qui ne disent rien de qui est vraiment la personne, de son travail déjà accompli, de son courage à s'opposer à l'injustice,...
2) Une campagne électorale, c'est aussi les institutions politiques qui tournent au ralenti. Un an avant une élection, les actions politiques se tarissent, les administration bouclent les projets déjà lancés. Les Conseillers communaux, provinciaux, parlementaires en tout genre ont mieux à faire que de lire leurs dossiers, ils doivent battre le pavé pour assurer leur réélection.
De plus, si vous chercher du courage chez les politiciens, ne le cherchez pas avant une échéance électorale: On évite toute (bonne) décision qui pourrait froisser l'électorat et pire que ça, on essaie de "rendre encore service": dernier subside à l'ASBL amie pour vider l'enveloppe budgétaire, réfection rapide du passage pour piétons tant promis dans le quartier, organisation d'un évènement aux frais du contribuable,...
3) Ne lisez pas le programme! Les programmes des partis politiques sont intéressants... quand on sait lire entre les lignes (et ce n'est pas facile). Tout d'abord, les programmes électoraux posent assez rarement la question de leur soutenabilité budgétaire (le fameux on rase gratis). Ensuite, ils ne disent rien non plus des priorités données à chaque proposition: qu'est-ce qui est difficilement négociable et qu'est-ce qui passera rapidement à la trappe en cas de négociation? Enfin, ils sont un grand catalogue de promesses qui, comme le dit l'expression, n'engagent que ceux qui y croient. Ils permettent surtout de voir quel horizon nous offre chaque parti mais ne perdez pas votre temps à les lire de bout en bout et en prenant ce qu'il y a dedans argent comptant.
Que serait une belle campagne électorale? Elle serait positivement permanente: du débat de qualité partout tout le temps. Des débats d'idées et moins des personnes. On jugerait le travail accompli et pas seulement les promesses.
Comment je fais campagne alors?
Je suis en campagne permanente: au boulot, en famille, en soirée, je suis toujours dispo pour parler politique!
En essayant d'être original / en pariant sur l'intelligence des électeur.trice.s / en réveillant l'esprit critique comme par exemple avec la campagne "Allo Marco!" que j'avais lancée en 2018 à l'occasion des élections provinciales.
Troisième idée
Quatrième idée